Les évolutions technologiques en fascinent certains, et en effraient beaucoup d’autres : un jour, pourrions-nous ne plus avoir à apprendre, grâce à une puce implantée dans notre cerveau ? Dans quelques temps, pourrions-nous ne plus être obligés de conduire nous-même notre voiture, grâce à l’intelligence artificielle ?
L’art, et particulièrement la littérature, est un excellent moyen d’expression de cette fascination et de cette peur. En écrivant, l’auteur exprime ses doutes sur le futur du monde, ainsi que ses espoirs, et offre à son lecteur sa propre vision en lui permettant de prendre du recul.
Le livre Humanimes, le cauchemar de l’Oblongue, écrit par Laure Malécot, est une œuvre de science-fiction qui donne une perception négative, mais certainement réaliste, de ce à quoi pourrait ressembler le monde dans quelques décennies.
Derrière une fiction centrée autour de trois personnages – Eïma, Benjamin, et Kaly – l’autrice présente un univers contrôlé par une intelligence artificielle : Shéraz. Tout l’humanité en dépend, jusque dans leurs émotions et leurs sensations.
Extrait :
« Depuis quelques années, l’odoramat, son invention, lui rapporte une petite fortune. Les films à gros budgets l’utilisent, donnant au spectateur la sensation d’être totalement immergé dans l’action, de puanteurs violentes en parfums subtils, d’effluves de plats cuisinés en plantes et légumes aujourd’hui synthétiques, inodores et fades.
Tant scientifique qu’artiste, Xhol tente ainsi de remédier aux infirmités de ce monde profondément blessé, « bientôt décédé ! », affirment certains intellectuels illuminés et scientifiques médiatiquement ridiculisés. Les passagers recrutés pour le premier voyage d’implantation en sont certainement aussi convaincus.
Quand la Société Humanime l’y a convié, Xhol a poliment décliné, prétextant la fragile santé de sa compagne et son attachement à la planète originelle. L’aventure ne le tente pas. Il pressent que rien d’humaniste ne risque d’advenir sur ces nouveaux territoires. »
En somme, dans la lignée des romans tels que Le Meilleur des Mondes, Humanimes, le cauchemar de l’Oblongue est une fiction inquiétante qui interroge sur l’avenir de l’humanité.