Longtemps sous-estimé, l’art textile connaît aujourd’hui un véritable regain d’intérêt. Coloré, tactile et innovant, il trouve sa place aussi bien dans les salons prestigieux que dans les intérieurs du quotidien. À la croisée de la tradition et de la modernité, il séduit par son approche durable et esthétique. Parmi les figures montantes de cette discipline, Annie Cicatelli, fondatrice de Récup’Textile, propose une vision unique du textile, mêlant art et écologie. Son travail, exposé dans de nombreux salons, attire de plus en plus d’amateurs et de collectionneurs.
Annie Cicatelli : un parcours entre journalisme et création textile
Avant de se consacrer pleinement à l’art textile, Annie Cicatelli a exercé en tant que journaliste et autrice de carnets de voyage. Très tôt passionnée par la broderie, elle a exploré cet univers avant de renouer avec une autre technique : le crochet.
Elle découvre cette pratique durant son adolescence au Brésil, où elle vit plus de 25 ans. Là-bas, le crochet fait partie du quotidien et imprègne aussi bien la mode que la décoration. Inspirée par cette tradition, elle décide alors de le revisiter pour en faire une expression artistique contemporaine.
Récup’Textile : une démarche écoresponsable et engagée
Loin de se contenter d’un travail purement esthétique, Annie Cicatelli place l’environnement au cœur de sa démarche. Avec Récup’Textile, elle choisit d’utiliser exclusivement des matériaux recyclés. Elle récupère ainsi laine, coton, perles, dentelles et fils spéciaux dans des vide-greniers, des marchés d’occasion ou auprès d’associations.
En plus des textiles, elle intègre des objets du quotidien à ses créations. Ventilateurs, plateaux, morceaux de meubles ou présentoirs de magasins trouvent une seconde vie entre ses mains. Plutôt que de les voir comme des déchets, elle les considère comme des supports artistiques à part entière. Chaque sculpture textile naît alors d’un assemblage unique, dicté par l’histoire et la matière des objets collectés.
Un hommage à la nature et un message environnemental fort
Les œuvres d’Annie Cicatelli rendent hommage à la nature et sensibilisent à sa préservation. Elle représente souvent les fonds marins, la végétation luxuriante et les forêts à travers des formes contemporaines.
Ce lien avec la nature ne doit rien au hasard. Lorsqu’elle vivait au Brésil, elle résidait sur une île engagée dans la protection de l’environnement et des tortues marines. Cette expérience l’a profondément marquée et l’a conduite à inscrire cet engagement dans son travail artistique.
Plus qu’un simple art visuel, ses créations invitent à réfléchir sur notre rapport aux objets et sur les excès de la société de consommation.
Un succès grandissant dans les salons et galeries
La qualité et l’originalité de son travail lui ont valu plusieurs distinctions. En 2022, elle remporte le premier prix du concours The World of Down Under au salon Pour l’amour du fil à Nantes.
Ses sculptures textiles s’exposent aujourd’hui dans toute la France et en Belgique. Les amateurs d’art ont ainsi pu les découvrir au Carrousel du Louvre, à Expo4Art, à la Galerie Barlier ou encore à l’Espace Art Gallery de Bruxelles. Son travail a également été récompensé par le label Fabriqué à Paris en 2023 et 2024, décerné par la Ville de Paris.
Un art textile entre modernité et engagement
À travers ses sculptures au crochet, Annie Cicatelli propose un regard nouveau sur l’art textile. Alliant savoir-faire traditionnel et vision contemporaine, elle démontre que la création artistique peut s’inscrire dans une démarche écologique forte.
Son approche prouve que l’art ne se limite pas à l’esthétique : il peut aussi éveiller les consciences. En transformant des matériaux oubliés en œuvres vibrantes de couleurs et de textures, elle redonne une seconde vie aux fils et aux objets, tout en portant un message essentiel sur la préservation de l’environnement.
Loin d’être un simple effet de mode, son travail illustre une tendance durable : celle d’un art responsable et accessible, en phase avec les enjeux de notre époque.