Dans une société où l’argent reste un sujet tabou, surtout pour les femmes, le documentaire « Mon Capital » de Sarah Tahlaiti, coproduit par la plateforme indépendante on.suzane, vient combler un vide. À travers des récits intimes et percutants, ce film interroge les normes héritées, les inégalités économiques et les mécanismes qui perpétuent l’appauvrissement des femmes. Il s’inscrit dans une démarche féministe qui met la question financière au centre du débat, là où elle a trop longtemps été absente.
Cinq récits, une même problématique
« Mon Capital » donne la parole à cinq femmes, chacune confrontée à une forme d’injustice économique. Anne, agricultrice et mère, jongle entre charge mentale et précarité. Sarafina, éducatrice, a dû fuir une relation économiquement abusive. Sabrina, issue d’un milieu populaire, a pris en main son avenir grâce à l’investissement immobilier. Roxane se bat pour des droits compensatoires après une expatriation. Marie-Cécile, quant à elle, affronte l’absurdité d’une solidarité fiscale injuste envers les dettes de son ex-conjoint. Leurs parcours illustrent la diversité des obstacles que rencontrent les femmes face à l’argent.
Héritages patriarcaux et modèle obsolète
Malgré les avancées en matière de droits, de nombreuses lois et pratiques sociales restent ancrées dans un modèle patriarcal dépassé : celui d’un homme pourvoyeur et d’une femme dépendante. Ce modèle nie la réalité : les femmes ont toujours travaillé, mais souvent dans l’ombre, dans des emplois précaires ou non reconnus. En exposant ces rouages invisibles, « Mon Capital » questionne les fondements économiques de notre société.
Une production signée on.suzane
on.suzane, plateforme féministe et indépendante, produit depuis plusieurs années des documentaires engagés. Avec plus de dix réalisations, elle propose un accès à ses contenus via abonnement ou à l’unité. Suivie par une communauté active sur Instagram (24 000 abonnés), elle accompagne ses documentaires de campagnes de sensibilisation. « Mon Capital » sera disponible sur la plateforme dès le 28 mai 2025, avec des contenus additionnels.
Sarah Tahlaiti : une réalisatrice aux multiples casquettes
Ancienne avocate en propriété intellectuelle et ex-directrice d’incubateur, Sarah Tahlaiti est aussi cofondatrice de on.suzane. Sensible aux normes sociales et aux mécanismes d’exclusion, elle a réalisé deux séries d’entretiens sur les violences sexuelles. Avec « Mon Capital », elle signe un premier long-métrage documentaire puissant, mêlant expériences personnelles et structures systémiques.
Ce film n’impose pas de réponse. Il invite à réfléchir. Il met en lumière ce que l’on voit rarement : les injustices économiques faites aux femmes. « Mon Capital » devient ainsi un outil de conscientisation, un support de débat, et un appel à l’action pour repenser en profondeur notre rapport à l’argent, au travail et à l’égalité.