En Martinique, une partie du patrimoine agricole renaît doucement. Le cacao, longtemps discret dans les jardins domestiques, revient au cœur des pratiques locales. Cette évolution doit beaucoup au travail de K’FECO et à l’engagement de Philippe Jean-Marie-Alphonsine, son fondateur. Leur approche valorise une matière première longtemps oubliée. Elle s’inscrit aussi dans une dynamique plus large de préservation des savoirs créoles.
Le réveil d’un cacao longtemps silencieux
Dans de nombreux jardins martiniquais, les cacaoyers ont survécu loin des regards. Ils occupaient une place modeste mais tenaient un rôle affectif. K’FECO encourage aujourd’hui les habitants à récolter leurs cabosses. Cette collecte crée un lien nouveau entre les familles et la transformation artisanale. Chaque fruit possède son histoire. Chaque geste contribue à redonner une valeur culturelle au cacao local. Cette démarche s’inscrit dans une logique simple. Le territoire dispose déjà d’une ressource précieuse. Elle mérite d’être reconnue.
Un atelier où la transformation suit le rythme de la nature
À l’atelier du Robert, le cacao suit un chemin précis. Les fèves sont écabossées, fermentées et séchées. Elles ne passent pas par l’étape de torréfaction. Ce choix permet de préserver un profil aromatique particulier. Les créations reposent sur des ingrédients naturels comme le sucre de coco ou l’huile de coco. Le travail reste manuel. Le temps de fabrication se règle sur les cycles de la matière première. Quatre visites guidées permettent de comprendre ces étapes. Elles offrent une immersion dans un univers où chaque détail compte.
Des créations de Noël enracinées dans le terroir
Pour la période festive, K’FECO propose plusieurs compositions chocolatées. Elles s’inspirent des saveurs créoles. Les ganaches utilisent des plantes et des fruits du jardin. Les tablettes existent en version crue, noire ou au lait de coco. L’offre comprend aussi des liqueurs, des infusions et une pâte à tartiner. Ces produits reflètent une volonté claire. Ils mettent en lumière la diversité des goûts martiniquais. Ils rappellent aussi l’importance du cacao dans la culture locale.



L’engagement porté par Philippe Jean-Marie-Alphonsine
Le projet prend racine dans le parcours de son créateur. Philippe Jean-Marie-Alphonsine a grandi au Robert. Il découvre tôt la richesse agricole de son environnement. Plus tard, il décide de consacrer son énergie au cacao martiniquais. Son objectif reste constant. Il souhaite montrer que cette culture possède un potentiel réel. Il veut aussi transmettre ce savoir aux jeunes générations. Son initiative donne un nouvel élan à un patrimoine parfois négligé.
Un modèle basé sur la participation et la durabilité
K’FECO valorise les circuits courts. La production reste locale. Chaque fève provient d’un jardin martiniquais. L’approche repose sur une collaboration étroite avec les habitants. Ce modèle rappelle que les pratiques artisanales gardent une place forte sur l’île. Il montre aussi qu’il est possible de créer de la valeur sans industrialisation. Le cacao devient un bien commun. Il relie traditions, créativité et engagement environnemental.